A l’occasion de Khaibar, après que Rasulullah (sallallahu ‘alaihi wasallam) ait remis le drapeau de l’Islam à Hazrat Ali (radhiyallahu anhu), Hazrat Ali (radhiyallahu anhu) a conduit l’armée des Sahaabah (radhiyallahu anhu) jusqu’à la forteresse de Qamoos.
Alors qu’ils s’approchaient de la forteresse, un guerrier juif du nom de Marhab sortit pour les défier. Marhab était un guerrier célèbre, réputé pour sa grande force et sa bravoure. C’est pourquoi, lorsque Marhab fit face à Hazrat ‘Ali (radhiyallahu anhu) et aux musulmans, il commença à se vanter de sa bravoure et de sa grande valeur au combat en récitant les couplets suivants :
قَدْ عَلِمَتْ خَيْبَرُ أَنِّيْ مَرْحَبُ
Les habitants de Khaibar savent tous que je suis Marhab
شَاكِيْ السِّلَاحِ بَطَلٌ مُجَرَّبُ
Je suis un guerrier bien armé et expérimenté dans la guerre Mais un tunnel vide alors
إِذَا الْحُرُوْبُ أَقْبَلَتْ تَلَهَّبُ
(Je montre ma véritable force et ma valeur) au moment où le combat commence et où la bataille s’enflamme et s’intensifie
En prononçant ces mots, il lança un défi aux musulmans de s’avancer et de se battre avec lui.
En réponse à son défi, Hazrat ‘Aamir bin Akwa’ (radhiyallahu anhu) sortit. Hazrat ‘Aamir (radhiyallahu anhu) fit face à Marhab et récita les couplets suivants :
قَدْ عَلِمَتْ خَيْبَرُ أَنِّيْ عَامِرُ
Les habitants de Khaibar savent tous que je suis Aamir
شَاكِيْ السِّلَاحِ بَطَلٌ مُغَامِرُ
qui est entièrement armé et je suis prêt à plonger tête baissée dans n’importe quelle bataille
Je suis un guerrier Le duel commença alors avec Marhab frappant le premier. Il balança son épée vers Hazrat ‘Aamir (radhiyallahu anhu), qui bloqua le coup avec son bouclier. Le coup de l’épée de Marhab était si puissant qu’en frappant le bouclier, elle s’y enfonça. Hazrat ‘Aamir (radhiyallahu anhu) saisit cette opportunité pour frapper Marhab sous son bouclier. Cependant, il manqua Marhab et son épée revint vers lui, le frappant et lui causant une blessure mortelle.
Ensuite, Hazrat Ali (radiyallahu anhu) sortit pour défier Marhab.
Marhab récita de nouveau les mêmes couplets, auxquels Hazrat Ali (radiyallahu anhu) répondit en récitant ce qui suit :
أَنَا الَّذِيْ سَمَّتْنِيْ أُمِّيْ حَيْدَرَهْ
je suis celui dont la mère l’a appelé Haydar (le lion féroce)
كَلَيْثِ غَابَاتٍ كَرِيْهِ الْمَنْظَرَهْ
C’est une patrie dans un pays qui vous appartient
أُوْفِيْهِمْ بِالصَّاعِ كَيْلَ السَّنْدَرَهْ
Comme le lion féroce de la jungle
Quand je dois donner un échange, alors je donne la pleine mesure (c’est-à-dire que mon coup est complet et je tue l’ennemi rapidement et immédiatement)
En ce qui concerne le fait que Hazrat Ali (radiyallahu anhu) se désigne lui-même sous le nom de Haydar (le lion féroce), il est rapporté que lorsque Hazrat Ali (radiyallahu anhu) est né, son père, Abu Ta’lib, était parti en voyage et n’était pas présent à La Mecque Mukarramah. C’est pourquoi sa mère l’a appelé Haydar (qui signifie lion). Elle l’appela Haydar d’après le nom de son père, Asad (qui signifie aussi lion). Quand Abu Ta’lib revint à La Mecque Mukarramah de son voyage et que sa femme l’informa qu’elle avait appelé leur enfant Haydar, il changea le nom et appela son fils par le nom d’Ali. Par la suite, Hazrat Ali (radhiyallahu ‘anhu) devint bien connu sous le nom que lui avait donné par son père. Cependant, à cette occasion, il se désigna lui-même en utilisant le nom que lui avait donné par sa mère.
Selon une narration, Marhab a rêvé la nuit précédente dans lequel il a vu qu’il était déchiré par un lion. Allaamah Zurqaani (rahimahullah) a mentionné que Hazrat Ali (radhiyallahu ‘anhu) a été béni de la connaissance de cela par kashf (inspiration, soit par un rêve ou par une autre manière). C’est pour cette raison qu’il s’est désigné lui-même en utilisant le nom Haydar qui signifie lion féroce, dans ses distiques. En se désignant lui-même comme le lion féroce dans ses couplets. En se désignant comme le lion féroce, Marhab a réalisé que son rêve indiquait qu’il rencontrerait sa fin sous l’épée de Hazrat Ali (radhiyallahu ‘anhu). Cela l’a fait être submergé par la peur et l’a fait perdre courage.
Ils commencèrent alors le duel et, d’un seul coup, Hazrat Ali (radiyallahu anhu) fendit le crâne de Marhab, le « célèbre » champion de Khaibar, et lui mit fin à la vie. Allah Ta’ala bénit alors Hazrat Ali (radiyallahu anhu) en lui permettant de conquérir cette forteresse.
(Saheeh Bukhaari #4210, Saheeh Muslim #1807, Majma’uz Zawaa’id #10206, Fat-hul Baari 7/535-549, Sharun Nawawi vol. 12 p. 185 et Sharhuz Zurqaani 3/244-258)