Outre leur incroyable niveau de sacrifice, les Compagnons (radhiyallahu anhum) avaient également une crainte sincère et profonde d’Allah Ta’ala dans leur cœur. Je souhaite que les musulmans d’aujourd’hui puissent posséder ne serait-ce qu’un iota de la crainte d’Allah Ta’ala que possédaient les Compagnons.
Voici quelques histoires sur la crainte d’Allah, le Béni et l’Exalté, dans la vie des Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux.
La conduite du Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) au moment d’une tempête
Hazrat Aïcha (qu’Allah l’agrée) rapporte que chaque fois qu’un vent fort soufflait, apportant avec lui d’épais nuages, le visage du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui) changeait de couleur sous l’effet de la crainte d’Allah Tout-Puissant. Il devenait agité, entrait et sortait de la maison avec inquiétude, et récitait la dou’a suivante:
اَللّٰهُمَّ إِنِّيْ أَسْألُكَ خَيْرَهَا وَخَيْرَ مَا فِيْهَا وَخَيْرَ مَا أُرْسِلَتْ بِهْ وَأَعُوْذُ بِكَ مِنْ شَرِّهَا وَشَرِّ مَا فِيْهَا وَشَرِّ مَا أُرْسِلَتْ بِهْ
Ô Allah! Je Te demande le bien de ce vent, le bien qu’il contient (c’est-à-dire la bonne pluie qu’il produit), et le bien pour lequel il a été envoyé, et je cherche protection auprès de Toi contre le mal de ce vent, le mal de ce qu’il contient, et le mal pour lequel il a été envoyé
Hazrat Aishah (radhiyallahu anha) dit: « Et puis, quand il commençait à pleuvoir, des signes de bonheur apparaissaient sur son visage béni. Un jour, je lui ai dit : « Ô Rasul d’Allah ! Quand les gens voient des nuages apparaître dans le ciel, ils deviennent heureux, car les nuages indiquent que la pluie arrive, mais pourquoi te vois-je si inquiet et préoccupé à ce moment-là ? »
Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) répondit : « Ô Aïcha ! Comment puis-je être sûr que ce vent ne contient pas le châtiment d’Allah, le Très-Haut ? » C’est par le vent que le peuple d’Aad fut puni par Allah, le Très-Haut. Lorsqu’ils virent les nuages, ils furent heureux, comme
Ils pensaient que ces nuages leur apporteraient la pluie, alors qu’en réalité ces nuages ont apporté leur châtiment et leur destruction. »
(Rasulullah (paix et bénédictions sur lui) faisait référence aux versets suivants du Coran Majeed. Allah Tout-Puissant dit:
فَلَمَّا رَأَوْهُ عَارِضًا مُّسْتَقْبِلَ أَوْدِيَتِهِمْ قَالُوا هَٰذَا عَارِضٌ مُّمْطِرُنَا ۚ بَلْ هُوَ مَا اسْتَعْجَلْتُم بِهِ ۖ رِيحٌ فِيهَا عَذَابٌ أَلِيمٌ ﴿٢٤﴾ تُدَمِّرُ كُلَّ شَيْءٍ بِأَمْرِ رَبِّهَا فَأَصْبَحُوا لَا يُرَىٰ إِلَّا مَسَاكِنُهُمْ ۚ كَذَٰلِكَ نَجْزِي الْقَوْمَ الْمُجْرِمِينَ ﴿٢٥﴾
Puis, lorsqu’ils (le peuple d’Aad) virent cela (c’est-à-dire le châtiment) comme un nuage venant vers leurs vallées, ils dirent : « Ceci est un nuage qui nous apporte la pluie. » (alors qu’Allah Ta’ala dit : « Non, ce n’est pas un nuage qui apporte la pluie ! »). C’est plutôt ce même (c’est-à-dire le châtiment) que vous demandiez qu’il vienne rapidement (comme ils disaient à leur Prophète : « Si tu es le vrai Messager, alors fais venir le châtiment sur nous maintenant), (c’est) un vent fort contenant un châtiment douloureux, détruisant tout (sur son passage) par l’ordre de son Seigneur. (Ainsi, le peuple d’Aad fut détruit par le vent à tel point que) au matin, on ne pouvait plus rien voir en dehors de leurs maisons. C’est ainsi que Nous punissons la communauté pécheresse. » (Sourate Ahqaaf v. 24-25)
Regardez la crainte d’Allah Ta’ala dans le cœur de cette personne qui est la plus grande et le chef de toute la création d’Allah – ceux qui l’ont précédé et ceux qui viendront après lui, comme mentionné dans le Hadith.
Malgré le verset clair du Coran Majeed, selon lequel Allah le Béni et l’Exalté ne punira pas les croyants tant que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) sera parmi eux, il a pourtant tellement peur d’Allah le Béni et l’Exalté en lui, qu’un vent fort lui rappelle le châtiment infligé aux gens du passé.
En comparaison, regardons un instant dans notre propre cœur. Bien que nous soyons remplis de péchés, les tremblements de terre, les éclairs, etc. ne suscitent aucune crainte d’Allah Ta’ala dans notre cœur, et au lieu de faire l’istighfaar ou d’accomplir la salaah à ces moments-là, nous nous laissons entraîner dans des recherches futiles sur les causes du changement des conditions météorologiques.
(Fazaa’il-e-A’maal [anglais] p. 36-37, [ourdou] p. 27-28)